Spectacle itinérant post-mortem
(en création – première prévue 2026)

Apparitions est la continuité d’une recherche artistique et personnelle autour de la relation avec les défunt.e.s, amorcée notamment dans la création Itinéraire d’un passant voyageur II / La Disparition (2018, festival Enter, WSP – Bruxelles).

Une déambulation immersive à propos de notre relation aux mort.e.s

Vouloir croire dans l’existence du dialogue avec les mort.e.s. 

Croire que certain.e.s mort.e.s ne peuvent pas se transformer en simples souvenirs, comme y invite la norme sociale. 

           qu’on peut faire vivre la relation avec un.e mort.e (invoquer, appeler)

tout comme on peut faire mourir la relation avec un.e vivant.e (ghoster, rendre fantôme).

Le projet défend l’idée (déraisonnable) qu’on peut ne pas croire aux fantômes mais vivre en relation étroite avec ses défunt.e.s. Il propose l’hypothèse que nos relations intimes aux mort.e.s sont faites des mêmes composantes que nos relations intimes aux vivant.e.s : complicité, soutien mutuel, expériences partagées, mais aussi ressentiment, difficultés de communication, mises à distance, sentiment d’abandon ou simplement…manque.

Nous sommes créatrices de dispositifs en espace public et travaillons avec ce qui est là : les espaces, les gens qui passent, les imprévus. Pour rendre l’espace public “théâtre”, nous travaillons à son décalage. 

A force de manipuler le réel de manière invisible pour le fictionnaliser, nous nous sommes rendues compte que nous en venions à vouloir parler de notre relation avec l’invisible, y compris les personnes invisibles qui nous accompagnent. Ce désir nous a amené à entamer une recherche artistique et personnelle qui a percolé dans différentes dimensions de notre travail, notamment dans le projet “Itinéraire d’un passant voyageur II – La Disparition” mené à Bruxelles en 2018. 

Aujourd’hui, avec Apparitions, nous sommes mues par le désir d’approfondir cette recherche.

Concrètement, nous ne visons pas la création d’un spectacle “en tournée”, mais plutôt d’un dispositif-laboratoire qui se décline en plusieurs chapitres-spectacles autonomes, ayant lieu dans des territoires différents. Ces chapitres couvrant une période de 1 à 3 semaines contiennent une période de résidence de création in situ, un travail de rencontre et de médiation avec les habitant.e.s, et une série de représentations publiques. Nous souhaitons prendre ce temps (long)car il faut du temps pour écouter ce que les mort.e.s ont à nous dire des vivant.e.s (et vice et versa).


Une fois le temps pris, nous souhaitons inviter des spectateur.rice.s à basculer dans un état différent, vers une attention aux signes (ceux que nous provoquons ou ceux qui adviennent), ou une écoute de l’étrangeté du monde. Pour cela, nous utiliserons le jeu, la surprise, l’émerveillement, la synesthésie – pour l’élaboration d’une performance-poème dans l’espace.

Mbalou Arnould et Blanche Tirtiaux, directrices artistiques de la cie

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